L'hystérique

Je regarde l'hystérie du monde dans une expo sur l'hystérie. Une vieille dame à ma gauche trouve en moi une confidente. Elle s’exclame, elle crie, se réjouit, déplore et moi je pleure presque devant cette violence en compilation.

Ne tombe pas amoureuse ! Lis beaucoup, Sois instruite Baise Prends ton pied, Ne fais jamais de gosses, Ne reste pas avec un con, Ne sois jamais coincée, Ecrase-les tous !

Je vois qu’elle trouve sa joie dans la plainte, de ce monde qui n’a fait que la trahir, la décevoir. 

Elle m'attendrit :

Crève Crève

C’est un génocide ! Quand est ce qu’on va reconnaître ce putain de génocide !

Elle fait le tour de toutes les guerres. Elle adore ces femmes qui pissent devant les monuments.
Elle complimente les seins des Femens.

Bravo !

avec un accent italien ou je crois qu’elle m’a dit qu’elle était grecque.

Comme mon père, elle ne vient de nulle part. Elle n’a pas de terre.

Je déteste la France !
On se sent coupable de tout ici, même de sa joie.

Il faut être encore plus effrayant
Fachos !

J’ai failli lui demander son prénom, mais finalement j’aime la croire comme une apparition. Je lui ai demandé de garder un petit espoir, elle a marmonné.