José se tient droit dans son café à la devanture blanche fleurie, rue des écoles.
Son épouse n’est pas là aujourd’hui.
La déco, c’est elle qui a choisi, les plantes aussi, elle est passionnée.
Ses peintures recouvrent tous les murs, les livres de José font profil bas sur l’étagère du haut.
Mais son odeur de grand-père n’a rien à envier à tous ces tableaux.
La nuit tombe tôt en cette saison, mais sa terrasse est vide, il pleut.Sur sa carte à l’extérieur, on peut lire:
Café
Thé
Boissons poétiques : chaudes, froides
Sandwiches
Vins
Crêpes.
Il se doit se dire que la journée est bientôt finie.
Ce pauvre mercredi soir, personne ne le fête.
Deux habituées finissent par lui rendre visite, il les sert.
Les deux femmes discutent longtemps, leur thés s’évaporent.
José se joint à leur tête à tête.
Il ne pensait pas que 3 jeunes ami.e.s allaient tomber sur sa vitrine à 22 heures passées.
Il est surpris par le bruit de la porte coincée.
Cette chartreuse qui pose fièrement, iels aimeraient la goûter.
José les accueillent lentement, il sait où chaque chose se range,
il n'est pas spécialiste de la chartreuse mais la sert volontiers.
Un alcool de religieux, c’est tout ce qu’il sait.
Il s’absente quelques instants dans l’arrière boutique, il cache ses bouteilles secrètes,
il répond au téléphone. Il prépare soigneusement la table :
Une coupe fleurie sur une soucoupe en métal sur le napperon.
Imperméable support pour une infusion brûlante.
José doit fermer boutique car son épouse est souffrante, il est embarrassé.
Loin de lui l'idée de les mettre dehors. Mais tout de même, 20 minutes encore. Sous son air assagi, José ne peut cacher sa fatigue.
Les invités finissent leurs verres pur d’une traite pour le faire rire.
Il est amusé.
José se présente et leur demande de se présenter. Sur les trois, il s’arrête sur un prénom.
Consonances mythologiques, grecques et florales. Il trouve ça très joli.
Puisque son café est à côté du Panthéon, il offre des bisous sucrés pour palier au prix de ses boissons.
reine.
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